Il y a quelques années un sentier à travers le forêt nous conduisait à "La Croix du Voyeboeuf"

Il fallait progresser sur quelque 600 mètres, dans les buissons et les ronces, pour gagner cette petite clairière ou s'élève une croix monumentale.

Juste à côté, se trouve une stèle en mémoire du meurtre du curé de Florimont à la fin du XVIIIe siècle.

On peut lire sur cette stèle deux textes gravés dans la pierre le jugement de Pilate et la mort du Christ.

Un banc vermoulu complétait le décor et invitait à la pause.

C'était un site méconnu des jeunes générations et pourtant, il a fait le bonheur des seniors.

En 2018 il a été réhabilité, les lieux sont dorénavant agrémentés d’une table et d’un grill et ils ont été défrichés afin d’apercevoir à nouveau la cité des Princes-Evêques.

Bien connu par les seniors avant que la forêt ne reprenne ses droits, le site devrait attirer à nouveau du monde.

Un peu d'histoire.

On est à la fin du règne épiscopal, la Terreur révolutionnaire sévit outre-Jura et gagne l'Evêché; le prince a quitté Porrentruy en avril 1792. Le 24 septembre, un volontaire français du 6e bataillon du Haut-Rhin venu de Delle abat, près du prieuré de Grandgourt, le curé de Florimont qui tente de s'échapper en direction de Montignez. L'émotion puis la colère gagnent la population car le crime reste impuni. Une fois le calme revenu, le Père Docourt de Porrentruy, rentré d'exil au début des années 1800, décide de rendre hommage à son confrère martyr en érigeant, à ses frais, le calvaire et la stèle du Voyeboeuf. L'ecclésiastique bruntrutain a-t-il aussi voulu flétrir la lâcheté de ceux qui n'avaient pas osé condamner l'assassin, mais l'avaient en plus relâché ?